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Slumdog Millionaire – Critique

Mai 1, 2009

A priori, le pitch n’est pas très clair : comment opérer l’association du jeu Qui veut gagner des millions à l’histoire d’un jeune indien issu des bidonvilles de Bombay ? C’est tout le génie du scénario de cette fable sociale et moderne, qui entremêle savamment les questions posées sur le plateau du jeu télévisé et les flash-back qui génèrent les réponses exactes du jeune Jamal (incarné par Dev Patel, alias Anwar dans la série Skins), toutes liées à un épisode de sa vie. 

Boyle fait de l’existence de Jamal le point convergent des inégalités de la société indienne : les affrontements religieux entre hindous et musulmans à l’exploitation du business des enfants mendiants, en passant par l’engrenage des milieux criminels et le questionnement sur la place de la femme, le tout dans un contexte omniprésent de lutte des classes. 

Pas de quoi se réjouir ? Pourtant, pas d’apitoiement en vue, notamment grâce à une émouvante histoire d’amour en filligrane. Du Bollywood remixé à l’américaine par la réalisation de Danny Boyle, nerveuse et dynamique, emportée par une bande-son particulièrement réussie…

Pierre Biasutti 

Slumdog Millionaire de Danny Boyle

Avec Dev Patel, Anil Kapoor, Irrfan Khan, Madhur Mittal, Freida Pinto…
GB/Inde – 2008 – 2h – couleur

OSS 117, Rio ne répond plus – critique

Mai 1, 2009

Sortie le 15 Avril 2009

Comédie

Jean Dujardin n’est pas Jean-Paul Belmondo ! Si le film au charme suranné de Michel Hazanivicus est truffé de clins d’oeil, le charisme viril de l’homme de Rio s’oppose à la truculente mufflerie de l’agent OSS 117. 

Trois ans après le succès du premier opus « Le Caire, Nid d’espions », le spectateur retrouve ses repères dans « Rio ne répond plus ». La rigidité des années 50 laisse place à l’époque débridée des hippies et des yéyés.

Si les décors naturels d’amazonie, les costumes et la mise en scène témoignent d’un estéthisme minutieux, l’intrigue reste simplissime. Le monde se transforme autour de l’agent le plus célèbre de France quand OSS 117, protégé par la baraka de l’innocent du village, se confine dans une délicieuse incurie. Rires gras, plaisanteries potaches à souhait, expérience sexuelle déviante, l’agent secret ne se départit pas pour autant d’un sens aigu et rétrograde des valeurs humaines. OSS117 est au sommet de son art quand il essaie de réconcilier Juifs et Nazis façon « on fait la paix » dans une cours de récré.

Jean Dujardin frôle la perfection dans cet art de l’humour décalé stupide mais bienséant. Le film comporte quelques longueurs vite abrégées par un agent secret aux aguets. Même si l’humour du film est parfois graveleux, le comique de situation comme avec les catcheurs mexicains, et de répétition avec les triades chinoises, remportent tous les suffrages. Tant attendu, OSS117 est une franche réussite qui atteste de la bonne santé des comédies « made in France ». Il serait préjudiciable de se priver d’un tel moment de détente par les temps qui courent. Voici un James Bond bien de chez nous ! Vivement le prochain épisode ! 

Pierre-Alexandre Biasutti 

Un film de Michel Hazanivicus avec Jean Dujardin, Louis Monot, Alex Lutz